LE GARÇON DE LA BOUTIQUE DE LINGERIE

Robert, âgé de 20 ans, était au chômage depuis près d'un an et s'était habitué à vivre de son allocation. Pour convaincre la femme du bureau de chômage qu'il cherchait vraiment du travail, il avait postulé pour des emplois dans les rayons de sous-vêtements féminins des magasins et dans des magasins de lingerie indépendants, convaincu qu'on ne lui proposerait pas d'emploi avec un.

Mme Conley, avec son ton maussade et son air désapprobateur habituels, m'a appelé dans son bureau pour mon évaluation bimensuelle de recherche d'emploi.

D'ordinaire, c'était quelque chose que je n'attendais pas avec impatience, mais comme mon petit projet de postuler à des emplois dans des magasins de sous-vêtements féminins a validé ma demande d'allocations et a contrecarré ses tentatives pour me faire chercher du travail au-delà du secteur de la vente au détail de vêtements, j'ai plutôt apprécié la perspective. La voir devoir accepter à contrecœur ma demande de paiement supplémentaire était un plaisir en soi.

J'ai posé sur son bureau le formulaire que j'avais rempli détaillant mes recherches d'emploi de la dernière quinzaine. Elle l'a pris avec désinvolture en sachant déjà qu'il contiendrait une liste de détaillants de sous-vêtements pour dames, qui avaient tous refusé ma candidature.

Elle fit la sourde oreille et secoua la tête avec désapprobation alors qu'elle commençait à le lire. Je me détendis un peu dans mon fauteuil, attendant qu'elle accepte qu'une fois de plus, j'avais eu raison du système - et d'elle. En tournant la page cependant, son comportement a un peu changé; elle s'est assise un peu plus droite et m'a regardé par-dessus le bord de ses lunettes. Il y avait un petit sourire sur son visage potelé.

"Donc, vous avez postulé à 'The Lingerie Emporium' à l'époque et vous avez été naturellement refusé. Comme vous l'espériez sans aucun doute"

Pourquoi avait-elle repris cette entrée particulière, je me demandais?

"Oui, j'ai été refusé mais j'ai été très déçu, j'ai hâte de retrouver du travail dans le commerce de vêtements comme vous le savez," mentis-je, à peine capable de garder un visage impassible.